Retour sur les Veillées de printemps

Retour sur les Veillées de printemps

J’ai demandé à plusieurs participants de nous éclairer sur ce qu’ils ont vécu lors de ces soirées :

Yves Grellier 

Une bonne douzaine de personnes dans la maison d’Élisabeth, fleurie et accueillante. Un repas délicieux. Un débat ouvert par Karine, forte de ses années asiatiques : il est difficile, pour un Occidental ordinaire, d’inverser la perspective et de considérer au fond la Terre comme une personne qui intervient dans nos vies, nos pensées, notre devenir, et non comme un environnement à dominer et à exploiter (depuis le néolithique !). La discussion est large, à partir des versets de la Création dans la Genèse. On n’est pas d’accord sur tout. Mais c’est un exercice revigorant et chaleureux. Merci Karine.

« Nous savons une chose que l’homme blanc découvrira peut-être un jour : notre Dieu est le même Dieu. (…) Il est le Dieu des hommes et sa compassion est la même pour l’homme rouge et pour l’homme blanc. La terre est précieuse à ses yeux, et qui porte atteinte à la terre couvre son créateur de mépris. »  (Discours du chef Sealth devant l’Assemblée des tribus indiennes. 1854)

Françoise Duyck

Au fil de ces soirées, nous avons relu quelques chapitres de la Genèse qui nous ont permis de réfléchir à notre place et notre rôle dans la Création. Comment nos convictions de chrétiens s’expriment-elles dans notre rapport à la Terre et aux humains ? Quelle signification donner aux récits de la Genèse, de la Création au déluge ?

Nos discussions ne se sont pas arrêtées à la lecture et l’analyse des textes bibliques.

Manger bio ? Voyager moins ou autrement ? Utiliser un véhicule électrique ? Lutter contre l’obsolescence de nos appareils ? Faut-il aller jusqu’à parler de décroissance ?

Avec les manifestations pour le climat et leur grève des cours du vendredi, les jeunes s’emparent du sujet parce que leur vie est en jeu, mais nous, ne nous dédouanons pas de notre responsabilité.

Si je suis tentée de ‘’faire l’autruche’’, il me suffit de penser à mes petits-enfants : que leurs laisserons-nous de cette merveilleuse Création ?

Évidemment, la quatrième veillée ne peut pas, ne doit pas clore le sujet : passons à l’action !

Un petit groupe poursuivra la réflexion et la recherche d’actions à proposer aux paroissiens pour devenir, nous l’espérons, une Église verte. Vos suggestions seront les bienvenues !

Philippe Prat

« Enraciner dans le récit biblique des origines des rencontres sur l’écologie, c’est une riche idée de Karine Gerstlé et, lors des réunions des 2 avril et 2 mai chez les Viollet et chez les Graff, la Genèse a délié les langues de la vingtaine de personnes présentes.

Dès l’origine, la violence frappe jusque dans les liens les plus naturels et Caïn l’agriculteur tue Abel, son frère éleveur (Genèse 4) : la fraternité, comme le respect de la nature, sont à construire.

La nature aussi peut se montrer meurtrière et c’est le Déluge (Genèse 6) ; mais Dieu nous laisse toujours une chance et n’y a-t-il pas en chacun de nous un Noé qui peut renaître du déluge où son péché l’a plongé ? C’est notre Espérance.

De même pouvons-nous espérer que nous parviendrons, avec l’aide de Dieu, à sauver la terre du désastre où nous l’avons plongée.

Ces textes très riches ont nourri des débats animés qui se sont poursuivis de façon très conviviale autour des plats délicieux préparés par nos hôtes.

Un grand merci à Françoise Duyck, Philippe Prat et Yves Grellier d’avoir pris la plume.

Encore un grand merci à Elisabeth Boursey, Annie et Jean-Marc Viollet, Gérard et Isabelle Graff et Catherine Lasserre de nous avoir accueillis et si bien nourris pendant les soirées. Et encore merci à tous ceux qui ont participé !

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