Appel à Volontaires
« A quelques heures de sa démission, le gouvernement de Gabriel Attal a publié huit décrets d’application de la loi immigration, après en avoir publié deux la veille. Au total donc, 10 textes dont le gouvernement considérait manifestement la publication comme particulièrement
urgente ». Ainsi s’exprime le quotidien d’information des élus locaux, « MaireInfo », daté du 16 juillet dernier.
Bref rappel : la loi dite « asile immigration », votée avec l’appui de l’extrême droite, a été censurée sur 35 de ses articles par le Conseil constitutionnel en janvier dernier. Ce qu’il en est resté a donc été accompagné par une salve de décrets qui durcissent les conditions d’accueil et de séjour des étrangers, demandeurs d’asile ou non. Deux exemples : l’augmentation du nombre de pointages quotidiens imposés aux personnes assignées à résidence ; on peut désormais enfermer des personnes en processus de demande d’asile. Sont multipliées les dispositions qui élargissent le domaine de l’appréciation préfectorale : comment juger précisément de l’application effective du «contrat d’engagement au respect des principes de la République » ? Comment prouver que tel ou telle n’adopte « aucune attitude sexiste » ? Jusqu’où aller pour prétendre qu’on « menace l’ordre public » ? Il y a là un champ ouvert à toutes les suspicions. C’est au demeurant le fond de la question depuis maintenant des lustres : l’étranger serait par nature une menace, un risque, un ennemi potentiel (sauf quand il s’agit de riches). D’où 29 lois — une véritable obsession — depuis 1980, sans compter les décrets, arrêtés et autres circulaires.
Mais on a pourtant besoin des travailleurs venus de l’étranger. De nombreux secteurs en emploient beaucoup : la restauration, les hôpitaux, les sports et les spectacles, les services d’aide à la personne, le bâtiment
et les travaux publics, le portage à domicile, les travaux saisonniers en montagne ou en agriculture, etc. Et donc les entreprises font pression pour que les choses ne soient pas trop rigoureuses. Si bien que l’on assiste à de belles contradictions. Exemple: il existe une possibilité de régularisation par le travail dans les métiers « en tension », dans le cas, donc, d’emploi de travailleurs en situation irrégulière, emploi en principe interdit puisqu’il existe aussi une batterie d’amendes pour les employeurs de personnes sanspapiers !
La Cimade accueille tous ceux qui considèrent que la solidarité avec les plus fragiles et la dignité de tous sont essentielles. On peut adhérer en tant que «membre associé », sans engagement militant. On peut être donateur, avec réduction fiscale. On peut rejoindre les bénévoles actifs du groupe local de Lyon, pour agir au sein d’une permanence d’accueil et d’accompagnement
juridique, intégrer le groupe de visiteurs en prisons, ou pour l’organisation du festival « Migrant’scène », la sensibilisation de scolaires aux phénomènes migratoires et contre tout racisme, ou encore dans des tâches concrètes et nécessaires de secrétariat, d’entretien, de maintenance informatique, de trésorerie, etc. Chacun peut trouver sa place.
Yves Grellier
grelliersays@nullgmail.com
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