« Oser dire sa Foi » avec Emmanuelle Seyboldt

« Oser dire sa Foi » avec Emmanuelle Seyboldt

Chacun devrait désormais le savoir: trente-quatre paroissiens ont contribué au petit livre ‘Oser dire sa foi’ (Olivétan, 132 p. 14 euros), dont notre présidente nationale a accepté d’écrire la préface. Elle a aussi répondu à l’invitation de venir rue Lanterne donner une conférence le samedi, et la prédication le dimanche, à l’occasion de la sortie du livre.

 Les Églises aujourd’hui et leurs nouveaux défis, tel était l’intitulé de la conférence. Les changements du monde peuvent se simplifier en trois grands mouvements : le lointain devient proche (internet, portables, vitesse…), le proche devient lointain (l’évidence commune ayant disparu, chacun est dans son monde, séparé des autres), et la sécularisation s’étend. Deux conséquences notables : si toutes les questions sont mondialisées, personne n’a vraiment de réponse. L’irresponsabilité se généralise. Et d’autre part se multiplient les replis identitaires, qui sont des réductions dangereuses.

 Quelle attitude adopter face à ces changements ? D’abord constater, accepter les réalités. Rien ne sert de vitupérer, de déplorer. Ensuite, se rappeler que l’Église a déjà changé mainte fois, et continuera de le faire. Semper reformanda ! Enfin en revenir toujours à l’essentiel : nos églises ne sont qu’un coffret dans lequel se trouve l’essentiel, le plus précieux trésor : l’Évangile qu’il faut annoncer.

 D’où des pistes de réflexion, des suggestions d’action ou d’attitude, en termes de communication. Les « émetteurs » du message doivent être eux-mêmes convaincus de sa force et de sa véracité. Conviction, enthousiasme et cohérence sont nécessaires à une bonne transmission. Il faut aussi diversifier les vecteurs, varier les formes de transmission, en tenant compte de la pluralité des cultures, des façons d’être, de donner et de recevoir.

Emmanuelle Seyboldt* conclut sur l’église lieu ouvert de brassage, de rencontre entre des personnes différentes, de tissage de liens que la société ne dissociera pas. Certes, les individus de nos sociétés sont des « sujets désirants », mais chacun d’entre eux est en relation avec autrui différent de moi. L’Église elle-même n’a jamais été une. En résumé, deux maîtres-mots : humilité sans culpabilité (même Pierre a renié), et conviction. Je me permets d’ajouter, à propos de la conférencière : simplicité.

 De l’assemblée (une grosse centaine de personnes) sont venues ensuite questions et interventions diverses, sur l’engagement social, le silence de Dieu, les défis monstrueux de l’époque, la solidarité-responsabilité, le rappel de la grâce, la difficulté, mais la nécessité de l’écoute, la critique du ritualisme répétitif…

 Le dimanche, devant une assemblée fournie (dont plusieurs membres d’autres paroisses), Emmanuelle a souligné l’extraordinaire actualité du prophète Habacuc et commenté le texte sur la guérison des lépreux (Luc 17, 11-19). Le temps des annonces a été utilisé pour la présentation de ‘Oser dire sa foi’. Chacun a pu prolonger les rencontres autour du verre de l’amitié, servi dans le péristyle.

 Merci, Emmanuelle !

Yves Grellier

* Présidente du Conseil national de l’Église protestante Unie de France

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